Nous voici donc a Mindelo !
La traversée fut longue et assez pénible. Premier jour, pas de vent, mais de la houle quand même deuxième et troisième jours, beaucoup de vent, du coup vagues de 3 mètres et déferlantes. Notre petit bouchon se comporte très bien mais nous, nous sommes malades comme des chiens, on dégueule tripes et boyaux à défaut d’autre chose. Enfin au quatrième jour, ça s’arrange un peu. Par contre, on n’a pas beaucoup avancé, trop de zigzags probablement. Tout est gris, le ciel voilé, la mer plombée. Pas de dauphins, toujours pas de baleines ni de requins, rien à part les poissons volants qui atterrissent sur le pont, et la fleur du meeting aérien, l’infatigable voltigeur, le puffin qui aime faire son show autour du bateau. Nous découvrons enfin les joies de l’auto-pilote :plus besoin de tenir la barre 24 heures sur 24, quel repos ! Mais comment s’occuper ? Les livres ou les cartes, ça ne marche pas, le mal de mer n’est jamais bien loin. On ne peut pas écouter de musique, ca tirerait trop sur llefs batteries. Je crois que je vais essayer la broderie pendant la prochaine traversée ! Le plus énervant de ce voyage, c’est qu’à la fin, il a fallu freiner pour ne pas arriver de nuit ! Pendant la dernière nuit, nous nous sommes même laisser dériver, et on avançait encore à deux noeuds ! Enfin, au matin du neuvième jour, nous sommes entrés dans la passe entre deux îles qui mène à Mindelo. On se serait crû en Ecosse, tout était noyé dans la brume. Mais une fois entrés dans la baie, le spectacle était grandiose.
Nous avons retrouvé ici les copains partis devant et réformé notre petit groupe sympa. Eux sont à l’ancre mais nous sommes dans la marina qui, pour notre petit bateau , n’estu pas si chère. Le principal agrément en est le bar flottant. Ceux qui sont à l’ancre y accrochent leur annexe quand ils vont à terre et c’est là qu’on se retrouve tous pou échanger des nouvelles et des informations.
La tour carrée que vous voyez au milieu est une copie en miniature de la tour de Belem qui domine le port de Lisbonne
Un lieu bien plaisant, le bar de l’Alliance Française d’où je vous écris.
La baie est magnifique, très grande, mais le vent y souffle en continu et la houle se forme comme en mer. Du coup le séjour est plutôt inconfortable. Sur les pontons flottants de la marina, on est secoués comme des pruniers et nous avons déjà cassété deux amarres. Par con ré, la bonne nouvelle, c’est que nos taquets d’amarrage résistent, nous n’en étions pas très sûrs avant mais maintenant nous savons qu’ils sont très solides. En revanche , moi je ne le suis pas assez, depuis que nous sommes ici, je n’ai pas été dans mon état normal une seule fois. Sur le bateau j’ai le mal de mer et à terre, le mal de terre, ça tangue tout le temps !
Ceci ne m’empêche pas de bien aimer Mindelo. Les gens sont sympas, de façon surprenante beaucoup parlent très bien le français. Le portugais qui est leur langue nationale, a ici une prononciation très douce et chantante. Ajoutez à cela la musique omniprésente et une population très métissée, il n’y a plus qu’un pas à faire et vous êtes au Brésil ! D’ailleurs nos copains qui sont ici y vont et pour eux ce sera seulement deux semaines de traversée. Pour nous, trois au minimum. On part mardi. Voilà, c’est le grand saut. Si tout va bien, la prochaine fois que je viens à Marseille, j’irais porter un petit No Pasaran à la Bonne Mère !